miercuri, 28 martie 2012

26 Février

  • Cet aprés-midi, avant la Comédie je suis passé chez le libraire Briasson qui a fort bons livres anglais. Il est seul à en avoir et il les vend fort cher. Cependant, pour me perfectionner dans cette langue et pour leur valeur propre, j’ai l’intention d’en acheter quelques volumes. Ils sont bien rares chez nous.
Il faut reconnaître que dans les livres des Anglais il y a plus de science et de sens que dans ceux de n’importe quelle autre nation. De quelque partie de la science que l’Anglais s’occupe, toujours il surpasse les autres peuples. Pourqui en est-il ainsi? Se demande-t-on. Je n’ai pas le temps d’examiner cette question; je me borne à dire que la richesse du peuple y est pour beaucoup. Dans une nation riche, il se trouve toujours beaucoupe d’hommes qui, n’étant pas occupés par le souci de se procurer le pain quotidien, ont davantage le loisir et l’envie de s’occuper de la science. Là où les fervents de la science sont plus nombreux, il y a plus de savants et les savants d’une telle nation en savent plus que les autres savants. Un peuple pauvre est facilement ignorant. Cependant, il ne faut pas une aussi grande richesse qu’on pourrait le croire. En outre, la forme du gouvernement du pays anglais est très favorables à la science. Chacun peut penser et dire ce qu’il veut alors que dans d’autres pays, non seulement il est défendu de parler, mais encore il est défendu de savoir. Tout cela ne concerne point mon Journal, mais j’y ai pensé, faute d’autres sujets, et j’ai recopié mes pensées.
En ce qui concerne mon achat, je me suis procuré chez Monsieur Briasson le Dictionnaire Anglais de Boyer, in 80, en deux volumes, et les Oeuvres d’Addison, in 80, en deux volumes.
(pg.112)

Niciun comentariu:

Trimiteți un comentariu