miercuri, 28 martie 2012

Essai sur la Foiblesse des Esprits- Forts, par J.T.de Sz.C.d.S.E.R.



Essai sur la Foiblesse des Esprits- Forts, par J.T.de Sz.C.d.S.E.R.; a Amsterdam, Chez M.M.Rev.; MDCCLXI;

Periculosum est credere, & non credere;

Ergo exploranda est veritas multùm priùs

Quàm stulta pravè judicet sententia.

PHÆD.Lib.III.Fab.X.

Avertissement de L’Editeur.

Cet ouvrage, destiné à l’impression, comme l’annonce la Préface, ne l’étoit pas a une si grande publicité: l’Auteur ne vouloit en faire tirer qu’un certain nobre d’exemplaires pour ses Amis; & en me communiquant son Essai, d’une première Edition très-fautive, son intention n’étoit que de remédier, dans une seconde aussi peu nombreuse, à ces défauts accessoires. Mais l’Ouvrage m’ayant paru ce qu’il paroîtra, je m’assure, aux Lecteurs éclairés, j’en ai sollicité la publication; & m’étant chargé de tout le blâme, j’ai eu le plaisir de vaincre la modestie de l’Auteur.

J’ai lû quelque part que le célèbre Abbadie avoit conçu le plan, & rassemblé les matériaux de son immortel Traité de la vérité de la Religion Chrêtienne, à l’àge de 27 ans. Je crois faire plaisir au Public de lui apprendre que l’Auteur de cet Essai est de beaucoup plus jeune. & que les connoissances de la Religion ne sont pas les seules qui le distinguent. Il est beau d’être Théologien, & Mathématicien, à son âge: une fait si rare justifie mon indiferetion. Je suis tenté d’en commettre une autre, dût encore M.le C.de T. m’en defavouer & me vouloir du mal, de ne pas garder pour moi la confidence qu’il m’avoit faite, en ami, d’une lettre de M.Bernoulli, ou cet illustre Savant s’exprime ainsi: “Vous me marquez, Monsieur, par votre Lettre de Leyde du 24 Septembre, que votre Brochure contre les Esprits-Forts va bientôt paroître: je vous en fais mes compliments. S’il est bien déplorable que la Cause de Dieu ait besoin de défenseurs, il vous est bien glorieux d’avoir si bien défendu cette Cause. Vos arguments sont concluans, sublimes, & spirituels.

A Paris, ce 17 Décembre 1760.”

A Monsieur Daniel Bernoulli, Docteur en Medecine,

Professeur de Physique en l’Université de Bâle, Membre de l’Acadéie Royale des Sciences de Paris, de celle de St-Pétersbourg, de la Societé Royale de Londres, &c.&c.&c.

Monsieur,

Vous avez la complaisance de donner des éloges à mon Livre, & j’ai la vanité de ne les pas prendre tout-à-fait pour complimens. Mais le plaisir que je ressens ne seroit pas complet, si vous ne me permettiez de me prèvaloir de votre suffrage pour la cause que je dèfends. Elle souffre beaucoup dans le monde de la prévention où l’on est, qu’ellen’a, & ne peut même avoir des partisans que parmi les Esprits foibles. Votre Nom, Monsieur, à la tête de mon livre, dissipera ce préjugé: quiconque saura que mes raisonnemens on mérité votre approbation, ne pourra qu’en conclure que mes Adversaire n’ont pas pour eux les Esprits le plus forts.

Agréez cet hommage de la part de

Votre sincère admirateur & ami,

Le C.de T.

Paris, ce 24 Décembre 1760.

Préface

La démangeaison d’écrire est, sans contredit, trés- générale aujourd’hui; on le voit par la multitude de Livres qui paroissent tous les jours. Cependant, s’il en falloit croire la plûpart des Préfaces, les Auteurs ne publient jamais leurs Ouvrages qu’à regret, & y étant forcé par les prières de leurs Amis, ou par les importunités des Libraires. Mais si ces fortes d’excuses sont devenues suspectes dans les Auteurs mêmes qui se sont mis en quelque réputation, elle ne pourroit naturellement qu’être encore plus mal placée dans la Préface d’un nouvel Auteur qui publie ses premiers essais. C’est par cette raison que je n’ose m’en servir, & que sans dissimuler le vrai ressort qui me fait agir, j’avoue ingénument mon crime, & n’ea rejette la faute sur personne: j’ai voulu écrire. Je n’ignore pas qu’on se plaint tous les jours de la multitude des Livres, qui est, dit-on, à charge àla République des Lettres. Mais quoique la petitesse de cet Ouvrage, qui par sa grosseur mérite à peine d’être compté parmi les brochures, me dispenseroit à bon droit de le défendre contre cette plainte, je ne puis cependant m’empêcher de remarquer, qu’àtout bien examiner, elle me paroît peu fondée. Sans entrer dans une dispute régulière sur ce sujet, je dirai en peu de paroles mes raisons: 10. Cette ambition de devenir Auteur, qui produit ce nombre de Livres, contribue beaucoup à l’avancement des Sciences. Tout le monde se mêle d’écrire, & par conséquent un chacun s’empresse d’écrire mieux que les autres, d’autant plus qu’aujourd’hui ce n’est qu’à force de bonté dans un Livre qu’on peut briller parmi tant de rivaux. Et c’est à cette noble émulation que nous devons la plûpart de nos bons Livres, & de nos nouvelles découvertes; au lieu que si le métier d’écrire n’appartenoit qu’à de certaines personnes privilégiées, pour ainsi dire, par leur réputation acquise, tout languiroit par cette espèce de monopole. 20. Cette multitude de Livres n’empiète point sur les droits des vrais Savans à la renommée. Loin que cette foule prodigieuse de mauvais Auteurs les obscurcisse, ils en brillent d’avantage. On ne pourroit faire la différence entre les Etoiles, si l’on ne  voyoit que celles de la première grandeur. Est-ce que les Newtons, les Leibnitz, & les Bernoullis, sont ou seront jamais moins admirés, àcause de ce grande nombre d’Auteurs qui se mêlent de la mêe matiè qu’eux? Est-ce que toute l’armée des mauvais Glossateurs pourra jamais ternir la gloire de Grotius ou de Puffendorff? De Thou n’est-il pas encore regardé comme le modèle des Historiens, malgré tant d’histoires qu’on a écrites depuis? Homère, Horace, Virgile, ou Ovide, peuvent-ils être éclipsé par tous nos faiseurs de vers? Je ne finirois jamais, si je voulois continuer les examples qui confirment la vérité de ma thèse. 30. La plûpart de ceux qui composent des Livres n’ont rien à faire; ou du moins les personnes les plus occupées ne composent que lorsqu’elles ne le sont pas. Or. L’on remplit très-innocemment le vuide de son tems en composant des Livres, quoiqu’ils soient inutiles, pourvû qu’ils ne soient point mauvais foncièrement. Il suffit qu’on soit occupé, pour être garanti de toutes les mauvaises fuites de l’oisiveté. 40. Les ouvrages qui sont inutiles au Public, ne le sont pas toujours pour leurs Auteurs, qui par-là augmentent très-souvent leurs connoissances. 50. Le nombre des Livres inutiles n’est pas à beaucoup près si grand qu’on se l’imagine; il y en a très-peu qui ne soient bons à quelque chose; & quoiqu’il y en ait beaucoup qui ne valoient pas la peine d’être composés, il y en a certainement bien moins qui ne vaillent celle d’être lus. Tous ces argumens m’ont persuadé qu’il n’y a pas tant de mal à publier ses pensées, & m’ont encouragé à faire voir le jour à ce petit traité, composé entre mes Amis. Mon Livre n’ayant rien d’extraordinaire à alléguer en sa faveur, c’est par intérêt que je lui cherche un asyle dans ces argumens généraux, qui défendent sans distinction les foibles essais des Auteurs médiocre contre une critique trop sévère. J’avouerai donc ingénument, pour me soustraire à une telle critique, que quoique j’aye écrit contre les Esprits-forts, je ne prétends point les convertir tous. Si mes forces étoient en raison de ma bonne volonté, je ne douterois pas du succès d’une telle entreprise. Mais, sachant que toute force, quelque grande qu’elle foit, peut êre partagée dans des parties infiniment petites, je me croirois très-heureux si je pouvois contribuer de quelque chose à cette force, qui pourroit délivrer le monde de l’irréligion, ce monstre affreux qui le déchire aujourd’hui. Et si par hasard j’obtenois ce but, je serois par’là richement dédomagé de la honte qu’une critique trop sévère, ou sur le style, ou sur l’ordre, pourroit m’attirer de la part de ceux qui ignorent, que j’écris dans une langue étrangère, (ma langue naturelle n’étant connue que d’une petite partie du genre-humain,)& que c’est la premièe fois que je me méle du métier d’Auteur.



Table des Chapitres



1.      Chapitre I.- De L’Incrédulité et de la Superstition en général- pg.1- 13;

2.      Chapitre II.- Il est impossible de démonstrer que la Religion Chrêtienne soit ausse. Possibilité des miracles, & du mystère de la Trinité- pg.14- 27;

3.      Chapitre III.- Possibilité absolue du mystère de l’Economie de la Redemption, admis & reçu par les Chrêtiens- pg.28- 34;

4.      Chapitre IV.- Possibilitémorale du mystere de la Redemption du genre-humain- pg.34- 46;

5.      Chapitre V.- La Raison nous montre qu’il étoit nécessaire qu’il y eût une Révélation- pg.47- 62;

6.      Chapitre VI.- La vérité de la Resurrection du Sauveur démontrée- pg.62- 73;

7.      Chapitre VII.- Argument pour la vérité de la Révélation, tiré de l’accord entre la Raison & la Révélation dans tout ce qui est du ressort de la première- pg.74- 87;

8.      Chapitre VIII.- Nous ne sommes pas obligés de répondre aux objections des Incrédules, après avoir démontré la vérité de notre Révélation- pg.88- 94;

9.      Chapitre IX.- Les Incrédules ne devroient jamais divulguer leurs principes. Premier avantage que les Chrêtiens ont sur les Incrédules- pg.94- 101;

10.  Chapitre X- Second avanatage que les Chrêtiens ont sur les Incrédules- pg.101- 117;

11.  Chapitre XI- Troisième avantage que les Chrêtiens ont sur les Incrédules- pg.117- 126.

(Essai sur la foiblesse des esprits-forts, par J. T. de Sz. C. de S. E. R. [Joseph Teleki de Szek...] [Texte imprimé], Amsterdam : M. Rey, 1761, In-12, XVI-128 p.,
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb314413185/PUBLIC)

Expozitia virtuala a fost realizata in urma rezidentei de creatie la Institutul Cultural Roman de la Paris
26.
Leçons Elementaires de Galanterie, par où l’on se fait fort de mettre une jeune Dame en moins de deux mois de tems en etât d’ecouter les Polissonneries les plus outrées de nos jeunes & vieux Daemoiseaux, & de souffrir les petites libertés, que ces heros entreprenans se permettent, sans s’effaroucher, comme ont fait les filles grossierement elevées du bon vieux temps. Imprimé à Paris aux depens de la cotterie des Galans qui tient ses Assemblées chez un Baigneur près des Thuilleries 1770.8vo.
25.
25. Eloge des Etourdis & des Sots de qualité, avec une Demonstration tirée de l’Histoire de tous les Siecles, & surtout de celui d’aujourd’hui, que leur defaut l’emporte le plus souvent sur le timide merite des gens de bon sens. In 8vo. Avec des Estampes des plus habiles Graveurs. 1770.
Comme on auroit pu prendre cet Ouvrage dicté par la sincerité, pour une Satyre, l’Auteur pour s’epargner l’importunité des Defis, & l’incovenient de se couper la gorge avec tous ceux qui dans tous les Pays se croiroient affrontés par-là, a voulu cacher son nom & le lieu de l’impression.
24.
Le parfait Bel-Esprit, ou agréables saillies sur la Religion, les Moeurs, l’amour conjugal, la bêtise des gens de bonne foi &c. Tirées des Oeuvres de Mess. De Voltaire, d’Argens, la Metrie, & les plus fameux Beaux-Espirits de notre Siecle. A Berlin. 1770. 8vo. Sur du papier Royal.
23.
Nouveau plan d’Education par la Lecture des romans a Strassbourg. 1770. 8.
L’Auteur se flatte par ce moyen de metre ceux de ses disciples qui ont du Genie, bientôt en etat d’en fournir le sujet eux-mêmes.
22.
Essai sur les moyens de captiver l’amour du menu peuple, ou l’Art de faire des Satyres contre le Gouvernement & les Ministres. Par le même. Avec les Notes & Additions du Docteur Musgrave. Imprimé à Londres. 1770. 8vo.
21.
Le vrai Patriote, ou Demonstration que c’est à une entiere Anarchie qu’on citoyen zelé doit viser. Composé par Mr. L’Esquire Jean Wilkes dans la prison de Newgate. Imprimé à Middlesex, par souscription. 1770.8vo.